Sur la base du volontariat, le test sera mené pendant un mois sur les destinations de la Guadeloupe et de la Martinique. L’expérimentation pourrait être pérennisée.
Un test qui pourrait devenir la norme ? Depuis hier, Air France expérimente un « pass sanitaire numérique » pour ses passagers se rendant en Guadeloupe et en Martinique. Si pour l’heure, la mesure n’est mise en place que sur la base du volontariat, Jean-Baptiste Djebbari n’a pas fermé la porte à une future obligation. Le ministre délégué aux Transports a d’ailleurs estimé que cela pouvait être une « préfiguration ou une anticipation » d’un sésame qui deviendrait indispensable pour voyager.
Obligatoire ?
Pour l’heure, la compagnie aérienne teste ce « pass » sur deux destinations. Il sera en place, sur la base du volontariat, sur tous les vols Air France au départ de Paris-CDG vers Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Fortde-France (Martinique).
De quoi parle-ton ?
Le passeport sanitaire est un document qui prouve que son détenteur est, a priori, immunisé contre le Covid-19 ou négatif au test PCR présenté dans les délais exigés. Le voyageur peut donc se rendre d’un pays à un autre sans risquer de le transmettre le virus à travers les frontières.
Dans le cas du pass expérimenté par Air France, la compagnie a expliqué qu’il avait été mis en place, notamment pour « améliorer l’expérience de ses clients et fluidifier leur parcours en aéroport ». Un tel système « permet de faciliter l’emport des documents, de les numériser et de les authentifier. Ça évite les fraudes, ça désengorge les queues » à l’embarquement et à l’arrivée, a estimé le ministre des transports.
Comment ça fonctionne ?
Tout devrait se dérouler sur une appli, AOKpass dans laquelle, les passagers pourront enregistrer de manière sécurisée, leurs tests PCR réalisés dans les laboratoires partenaires de l’opération, Biogroup et Cerballiance, précise Air France. Avant d’embarquer, les passagers présentent leur smartphone, avec un QR Code, indiquant que le test PCR est négatif, au lieu d’un test papier et l’appli vérifiera alors que « le test présenté est valide et conforme à la réglementation du pays de destination via un réseau sécurisé par la technologie blockchain », selon la compagnie.
Et le passeport Vert de l’Union européenne ?
Ce pass sanitaire n’a pour l’heure, rien à voir avec le pass vaccinal évoqué par Emmanuel Macron il y a quelques semaines : le passeport Vert de l’Union européenne. La Commission européenne le présentera d’ailleurs le 17 mars : il s’agira d’un pass numérique attestant d’une vaccination contre le Covid ou de tests négatifs pour voyager plus librement.
Ce passeport pourrait également indiquer si une personne « peut être considérée comme immunisée en raison de sa situation sanitaire et de la présence d’anticorps », selon un porte-parole de la Commission européenne. Il sera soumis aux Vingt-Sept le 25 mars et pourrait devenir une plateforme qui « connecterait les différentes solutions nationales » des pays européens. Chaque pays pourra alors décider quel usage précis, il aura.
Mais pour la France, la mise en place de ce passeport avec les données vaccinales est « prématurée » en raison de la vitesse à laquelle avance la campagne de vaccination dans les différents pays-membres, alors que moins de 10 % des Européens sont vaccinés et que celle-ci n’est pas obligatoire.