Air France-KLM est le groupe de transport aérien en Europe le mieux armé, comparé à Lufthansa et IAG, maison-mère de British Airways, pour tirer profit du rebond du marché à la sortie de la crise sanitaire, a déclaré son directeur général Ben Smith, dans un entretien accordé au Figaro.
« Grâce à son réseau diversifié et équilibré, Air France-KLM est le mieux positionné des trois grands groupes basés en Europe, devant IAG et Lufthansa », dit-il, notant que le groupe dispose du partenaire le plus puissant en Amérique du Nord, Delta Airlines, et de positions fortes en Afrique.
Tout en se disant raisonnablement optimiste sur la reprise du trafic en Europe, à l’image de ce que l’on observe aux Etats-Unis et en Chine, Ben Smith estime que le marché dans son ensemble ne retrouvera son niveau d’avant la crise sanitaire qu’en 2024 ou 2025.
Concernant les perspectives à court-terme, le patron d’Air France-KLM indique que le groupe prévoit d’opérer cet été entre 55% et 65% de ses capacités de 2019, contre 48% actuellement.
Alors qu’Air France-KLM continue de consommer beaucoup de trésorerie, Ben Smith souligne que l’amélioration des résultats du groupe dépendra en grande partie de la campagne vaccinale contre le COVID-19 et de la réouverture des frontières.
Air France-KLM a lancé le mois dernier une augmentation de capital de 988 millions d’euros dans le cadre du nouveau plan d’aide obtenu auprès de l’Etat français face à la crise due au coronavirus et le groupe avait indiqué le 19 avril qu’il pourrait solliciter une nouvelle levée de capitaux afin de réduire sa dette et de renforcer son bilan.
« Lors de l’assemblée générale du 26 mai, nous présenterons aux actionnaires des résolutions pour mener une deuxième opération de renforcement de nos fonds propres », a confirmé Ben Smith.
« Nous n’avons pas de problème de liquidité à court et moyen terme », a-t-il ajouté.
Interrogé sur une éventuelle consolidation du marché, le patron d’Air France-KLM estime que les bouleversements attendus dans les prochains mois ne se traduiront par nécessairement par des opérations de fusions-acquisitions.
Il voit en revanche une baisse de l’activité pour certaines compagnies avec l’abandon de certaines liaisons, une faillite pour d’autres et un manque de moyens pour les compagnies du Golfe.